Mais qui est vraiment cet enfant ?
(1er janvier, Sainte Marie Mère de Dieu, années A-B-C, Luc 2, 16-21)
En effet, « tout le monde s’étonnait », car en fin de compte qui était vraiment cet enfant ? Joseph, dont on parle peu, se tait. Marie, quant à elle, médite dans son cœur. Car pour elle le trouble est immense : elle vient d’enfanter, mais ne comprend pas très bien ce que cela signifie pour elle.
Car l’enfant nouveau né est pour le moins « extraordinaire », lui qui est de nature divine car né du St-Esprit, mais aussi de nature humaine étant né d’elle. Il est fort probable que Marie pense au fond d’elle-même que cet enfant est bien l’envoyé de Dieu, mais comment arriver à expliquer tout ceci ? A quel destin cet enfant couché dans une mangeoire est-il promis? Beaucoup de questions, beaucoup d’énigmes… et peu de réponses.
En plus, tout ceci se passe dans une étable, un peu à la sauvette, à l’abri des regards. Cette semi pénombre qui entoure la naissance de Jésus ne « colle pas » avec l’image que Marie aurait pu se faire de la naissance d’un envoyé de Dieu. Si ses doutes sont là, sa foi est cependant la plus forte et sa joie intérieure est immense : elle vient de mettre au monde ce sauveur que tous attendaient !
Alors que Marie fait preuve d’humilité et de retenue, les bergers, quant à eux, racontent tous azimuts ce qu’ils ont vécu. Tout d’abord l’annonce faite par l’ange : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur…vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ». Et puis la confirmation de cette annonce lorsqu’ils se rendent à Bethléem et constatent de leurs propres yeux la présence de l’Enfant. En fait, ils se comportent spontanément comme les premiers apôtres en propageant la Bonne Nouvelle alentour. N’aurions-nous pas fait de même à leur place ?
Mais qui est vraiment cet enfant ? Si des bribes de réponse sont là dès les premières heures de la vie de Jésus, il faudra encore attendre quelques années pour que tout devienne limpide, lumineux, éclatant de force et de vérité. C’est à ce moment que cet enfant nous apparaitra réellement comme l’incarnation du Verbe, le messager de Dieu auprès de nous. Alors, dans un langage simple il nous dira la raison de notre présence sur cette terre et comment, à sa suite, rejoindre son Père, notre Père à tous. Finalement, comme le dit Daniel Duigou*, cet enfant est celui qui appellera l’homme « à naître à lui-même ».
Bernard Vollerin
* Daniel Duigou : « Naître à soi-même – Les Évangiles à la lumière de la psychanalyse », Presses de la Renaissance, Paris, 2007.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Luc 2, 16-21)
16 Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.
17 Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.
18 Et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers.
19 Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
20 Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé.
21 Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.