Le tombeau vide
(Dimanche de Pâques, années A-B-C, Jean 20, 1-9)
Les prêtres juifs ricanaient : la mort de Jésus était la preuve qu’il n’était pas Dieu puisqu’il ne s’était pas sauvé lui-même. « Affaire classée ! », pensaient-ils, mais c’était sans compter sur la suite…
Les disciples et tous ceux qui avaient accompagné Jésus pendant les trois ans de son ministère étaient abattus, perdus et désespérés. Ils craignaient même pour leur propre vie, la vindicte des prêtres pouvant s’étendre à tous ceux qui, de près ou de loin, auraient eu affaire avec Jésus. Heureusement, ils purent compter sur l’aide de Joseph d’Arimathie. Ce notable juif appréciait ce qu’avait fait et dit le Christ. Il était assez riche pour posséder un tombeau aux portes de la ville et c’est lui qui intervint auprès de Pilate pour enlever le corps. Sans ce notable, qui avait des relations au plus haut niveau, la cohorte de petites gens qui suivaient Jésus n’aurait rien pu faire et le corps aurait été jeté dans la fosse commune.
Joseph d’Arimathie et Nicodème embaumèrent le corps de Jésus avec de la myrrhe et de l’aloès, produits réservés à l’aristocratie de l’époque. Le corps fut mis au tombeau. Quelques soldats romains dépêchés par Pilate, à la demande des prêtres juifs qui voulaient en finir, montèrent la garde au cas où les disciples de Jésus auraient essayé de récupérer le corps.
Et puis c’est l’incompréhensible, l’inexplicable. Les femmes qui arrivent au tombeau le surlendemain ne trouvent rien, mis à part un linceul. Que s’est-il passé ?!!?
A ce jour : aucune explication. Le mystère de la disparition du corps de Jésus a fait l’objet de milliers d’études, les unes plus alambiquées que les autres. Mais rien n’y fait : ce qui est mystère est mystère, même aux yeux de l’homme moderne qui veut tout expliquer.
Et c’est là, précisément là, que notre foi se fait jour : nous devons admettre ce qui n’est pas explicable. Nous devons reconnaître avec humilité que nous sommes incapables de trouver une explication rationnelle à la disparition du corps de Jésus et à sa résurrection. Les textes de l’évangile ne concordent pas tous sur la découverte du tombeau vide. Ceci ne fait que conforter la véracité des faits car, si une histoire pareille avait été « montée de toutes pièces », les protagonistes se seraient au moins arrangés pour que leurs récits concordent !
Alors, prions simplement, avec humilité, et disons :
Dieu, nous attendions l’aube. Le drame de la Passion de Jésus nous faisait douter qu’elle arrivât un jour. Dans notre cheminement de Carême, nous étions dans l’obscurité la plus profonde. Tout semblait nous échapper, partir en morceaux et puis, Pâques nous est donné. La nuit a fait place à la lumière de ton Fils.
Oui, merci mon Dieu pour toutes ces preuves d’amour, pour toutes ces preuves de ton règne sur cette terre. Oui, ils sont miraculeux tous ces signes : la vie, la créativité de l’esprit humain, l’amour, le don de soi, et tous ces enfants porteurs d’espérance, porteurs d’un amour qui ne s’éteint pas. Oui, miraculeux est le tombeau vide. Oui, miraculeuse est la résurrection de ton Fils venu pour nous sauver.
Bernard Vollerin
Évangile selon Saint Jean (20, 1-9)
01 Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu’il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau.
02 Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis. »
03 Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau.
04 Ils couraient tous les deux ensembles, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
05 En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n’entre pas.
06 Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là,
07 et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place.
08 C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
09 Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas vu que, d’après l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.