Nés de Dieu
(25 décembre, Nativité du Seigneur, années A-B-C, Jean 1, 1-18)
(Texte en polonais, traduction de Joanna S.)
Voici un texte bien difficile au premier abord car trop abstrait diront certains : Maître Eckhart* vers la fin du XIIIème siècle y a même consacré un livre entier ! Alors, que dire d’autre ? Essayons toutefois d’apporter sur ces versets de l’évangile un éclairage simple mais suffisant pour en saisir l’essentiel et ainsi « pouvoir devenir enfants de Dieu », comme le dit Jean.
Il y eu d’abord Jean-le-Baptiste, le témoin, pour que « tous croient par lui ». Puis le Christ, que nous célébrons aujourd’hui, né de Dieu. Le premier a préparé le chemin, et le second nous a apporté le Verbe, c’est-à-dire la magnifique Parole de Dieu.
Ce fils unique du Seigneur a bouleversé les règles en vigueur chez les Juifs de son époque par son langage parfois révolutionnaire: égalité entre tous, liberté, rôle social de la femme et amour du prochain. Ce fondateur de « l’humanisme moderne », comme le décrit Frédéric Lenoir**, a apporté tout cela et bien plus : sa dimension divine nous a permis de retrouver notre propre divinité.
Car comme le Christ, nous sommes nés de Dieu. Nous avons tous en nous cette dimension divine qui parfois reste cachée et enfouie au plus profond de nous-mêmes. Pour qu’elle se révèle, il suffit de peu : recevoir l’amour d’autrui, partager nos joies, apporter du réconfort, donner et donner encore en faisant usage de tous les talents dont le Seigneur nous a couverts.
Célébrons donc aujourd’hui la naissance de celui par qui le Verbe nous est parvenu et sans fin rendons-lui grâce pour tout ce qu’il nous a apporté. Nous sommes au zénith de notre foi : nous qui marchions dans les ténèbres voyons se lever une grande lumière. La grâce de Dieu se manifeste avec éclat en cette fête de Noël. « Oui ! Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » dit le prophète Isaïe. L’envoyé de Dieu est là, et il ne décevra pas nos attentes. Laissons-nous envahir par la joie immense de la venue de Jésus. L’arrivée du Messie est porteuse de tous nos espoirs et de toutes nos espérances.
On entend dire souvent, et à tord : « La vie est moche et sans réel futur ». A cela, Dieu apporte une réponse par la venue du Christ. Cet enfant qui vient de naitre va éclairer notre vie, il va nous inviter à marcher dans ses pas et il nous inspirera pour bâtir notre futur. Suivre son enseignement va devenir la chose la plus exaltante dans notre existence. Sa Parole nous conduit à la béatitude, cet état de Grâce qui vient de la présence de Dieu et qui nous apporte joie profonde et sérénité.
Le Verbe s’est fait chair : réjouissons-nous.
Bernard Vollerin
* « Le Commentaire de l’Évangile selon Jean : Le Prologue, chap. 1, 1-18 » de Maître Eckhart, 1989, Éditions du Cerf
** « Le Christ philosophe » de Frédéric Lenoir, 2007, Plon
Évangile de Jésus selon Saint-Jean (Jn 1, 1-18)
01 Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
02 Il était au commencement auprès de Dieu.
03 Par lui, tout s’est fait, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
04 En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
05 la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
06 Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
07 Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
08 Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
09 Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
10 Il était dans le monde, lui par qui le monde s’était fait, mais le monde ne l’a pas reconnu.
11 Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu.
12 Mais tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu.
13 Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme :ils sont nés de Dieu.
14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
15 Jean Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « Voici celui dont j’ai dit : Lui qui vient derrière moi, il a pris place devant moi, car avant moi il était. »
16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce :
17 après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
18 Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c’est lui qui a conduit à le connaître.
vos commentaires sont tres profonds et invite a la reflexion chaque dimanche je puise dans ces commentaires qui alimente ma foi