27ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B

Le mariage dans la tourmente ?

(27ème dimanche du Temps Ordinaire, année B, Marc 10, 2-16)

IMG_27_TO_B_mariage_dans_tourmente« L’homme s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un.» Par cette simple phrase, Jésus décrit bien ce qu’est le mariage : la fusion complète de deux êtres réalisée par la force de l’amour qui les lie. Il faut remarquer que dans le texte de ce jour, le mot « amour » n’est pas mentionné. D’ailleurs, pour Moïse, l’homme peut renvoyer sa femme, un peu comme l’on renvoie un serviteur ! C’était la façon de voir de l’époque : on se mariait plus par besoin que par amour…

Jésus apporte une nuance de taille en parlant d’attachement ce qui sous-entend un lien d’amour. Mais, même si Jésus semble en retrait en n’employant pas explicitement ce mot, il est sous-jacent et c’est par lui que « deux ne font plus qu’un.» L’amour apparait enfin comme le ciment du mariage.

Malheureusement, au fil du temps, notre société civile a progressivement banalisé puis abâtardi tout cela. Il est devenu difficile d’aller au bout de nos rêves. La course à l’argent au sein des couples est venue bouleverser les choses et, comme le dit fort bien l’écrivain Dominique Glocheux, « beaucoup ont perdu leur vie à vouloir la gagner.» Raymond Devos en fait même une blague: « Quand on s’est connu, ma femme et moi, on était si timides qu’on n’osait pas se regarder. Maintenant, on ne peut plus se voir ! » Et pour cause ! La peur d’échouer socialement dans la vie, cette quête incessante du succès, et toutes ces « distractions » que l’on nous propose sont devenues si fortes que l’amour n’y a souvent pas résisté : le ciment craque et ce qui n’était qu’un se brise.

Le mariage est dans la tourmente. Les couples ont perdu leurs repères et ont laissé leur amour, le ciment qui les unis, se faire tout doucement laminer jusqu’au stade où il n’apporte plus une cohésion suffisante à leur union.

Mais, tout ceci, c’est un peu comme le mouvement d’un pendule : cette tourmente qui secoue les couples, cette avalanche de leurres et de faux rêves dont la société les abreuve, tout ceci n’aura qu’un temps. Jésus a foi en nous. Il nous a confié sa Parole et loin de toute cette agitation, avec un amour qui se nourrit patiemment dans l’intimité des couples qui auront fait le pas, ces couples-là pourront à nouveau marcher ensemble en regardant les étoiles, sans se soucier des obstacles vrais ou faux qui parsèment leur route.

Bernard  Vollerin

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 10, 2-16)

02i  Un jour, des pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
03  Jésus dit : « Que vous a prescrit Moïse ? »
04  Ils lui répondirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. »
05  Jésus répliqua : « C’est en raison de votre endurcissement qu’il a formulé cette loi.
06  Mais, au commencement de la création, il les fit homme et femme.
07  A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère,
08  il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu’un.
09  Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
10  De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
11  Il leur répond : « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d’adultère envers elle.
12  Si une femme a renvoyé son mari et en épouse un autre, elle est coupable d’adultère. »
13  On présentait à Jésus des enfants pour les lui faire toucher ; mais les disciples les écartèrent vivement.
14  Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
15  Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »
16  Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.