11ème dimanche du Temps Ordinaire – Année B

Les choses invisibles

(11ème dimanche du Temps Ordinaire, année B, Marc 4, 26-34)

IMG_11eme-TO-B-choses-invisibles-graine-de-moutardeExpliquer le règne de Dieu… Voila quelque chose de bien complexe à priori. En utilisant des mots très simples tels qu’une semence qui se transforme successivement en herbe, en épi puis en blé, Jésus met l’accent sur le mystère de la Vie. Il trace ainsi la frontière entre le visible et l’invisible.

Tel le royaume de Dieu, les choses invisibles sont de loin les plus importantes pour nous, humains. Elles ne sont que ressenties : amitié, amour, pardon, respect, compassion, grâce, confiance, sont autant d’éléments qui sont essentiels, au centre de notre vie, au centre des enseignements du Christ.

Mais nous, chrétiens, avons de plus en plus de mal à « faire passer le message » comme l’on dit souvent ! Le monde autour de nous reste coi ou passe Dieu sous silence et ne s’intéresse finalement qu’aux choses très concrètes. De ce fait, comme le souligne Karl Rahner*, l’Eglise entre de plus en plus en « condition de diaspora », caractérisant ainsi la situation du chrétien dans un monde qui n’est plus chrétien.

Globalisation, consommation et sécularisation galopent autour de nous et l’on a souvent reproché à Karl Rahner son découragement lorsqu’il déclare que nous sommes devenus des « chrétiens anonymes » dans le monde actuel. Devons-nous demeurer figés sur place et nous contenter d’un rôle de spectateur ? Non, bien entendu, et je pense qu’il ne faut pas rester dans la nostalgie d’un passé brillant mais s’adapter pour mieux communiquer et servir avec passion la Parole du Christ.

Car en fin de compte, nous vivons dans un monde incapable de donner réponse aux questions essentielles ou encore de nous aider à comprendre notre destin et le « pourquoi » de notre présence ici-bas. Seuls les mots de Jésus apportent une réponse à tout ça.

Oui, Jésus trouve les mots justes lorsqu’il nous parle du Royaume de Dieu et qu’il le compare à cette minuscule semence qui grandit, germe et nous apporte le grain qui nous nourrit. Car, finalement, c’est la seule nourriture qui compte vraiment.

Bernard

* Karl Rahner (1904-1984), prêtre jésuite allemand, très nombreuses œuvres publiées chez DDB, Paris

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (4, 26-34)


26 Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette le grain dans son champ :

27 nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment.

28 D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.

29 Et dès que le grain le permet, on y met la faucille, car c’est le temps de la moisson. »

30 Il disait encore : « A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole allons-nous le représenter ?

31 Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences du monde.

32 Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »

33 Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de la comprendre.

34 Il ne leur disait rien sans employer de paraboles, mais en particulier, il expliquait tout à ses disciples.

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