Êtes-vous paralysés ?
(7ème dimanche du Temps Ordinaire, année B, Marc 2, 1-12)
Dans l’évangile de ce jour, Jésus joue-t-il au provocateur face aux scribes et autres « officiels » présents ? Car finalement, Jésus se présente comme l’égal de Dieu capable de soigner les âmes et pardonner les péchés. Nous savons d’ailleurs ce qui lui en coutera quelques années plus tard : il sera condamné et crucifié comme un fauteur de trouble et, comme le disaient certains, un démoniaque qui n’accomplissait des miracles que pour racoler et séduire le petit peuple !
Ces scribes ne voient pas sur le champ que Jésus procède en fait en deux temps, car l’homme qu’on lui apporte est doublement paralysé : dans son cœur et dans son corps.
Devant la foi et probablement le repentir sincère de cet homme, Jésus lui remet ses péchés. Il soigne son âme et le libère de tout ce qui paralysait son intérieur, comme nous sommes libérés par le sacrement du Pardon.
Mais le pardon accordé à ce paralytique n’est pas visible. Aussi, Jésus doit couper court aux accusations de blasphème qui fusent dans les rangs des scribes et autres pharisiens probablement envoyés en observateurs depuis Jérusalem. Pour prouver sa nature divine, Jésus va alors accomplir un geste que personne ne pourra réfuter : il va guérir cet homme qu’on lui présente, légitimant ainsi le pardon des péchés qu’il lui a accordé.
Le Christ fait de même avec nous car nous sommes tous plus ou moins paralysés sur différents plans. Nous sommes des paralysés du cœur lorsque nous refusons de donner et d’aider notre prochain : Jésus nous pardonne ce péché lorsque notre repentir est sincère.
Nous sommes également paralysés dans nos actes et nous restons souvent figés devant la souffrance que nous voyons autour de nous. Nous sommes paralysés par la peur ou par le manque de moyens. Et bien là aussi, le Christ intervient. Sa Parole et l’Esprit Saint nous donnent la force de nous lever. Nous devenons capables de laisser-là notre brancard et de marcher vers les autres pour leur apporter notre aide comme le Christ nous le demande.
Bernard Vollerin
Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 2, 1-12)
01 Jésus était de retour à Capharnaüm, et la nouvelle se répandit qu’il était à la maison.
02 Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la Parole.
03 Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes.
04 Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.
05 Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. »
06 Or, il y avait dans l’assistance quelques scribes qui raisonnaient en eux-mêmes :
07 « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
08 Saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenir de tels raisonnements ?
09 Qu’est-ce qui est le plus facile ? de dire au paralysé : ‘Tes péchés sont pardonnés’, ou bien de dire : ‘Lève-toi, prends ton brancard et marche’ ?
10 Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre,
11 je te l’ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. »
12 L’homme se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. »