Comment faire acte de « Diaconie » ?
(6ème dimanche de Pâques, année C, Jean 14, 23-29)
Jésus parle ouvertement de son départ avec ses disciples. En quelques mots il leur demande de rester fidèle à sa parole et de poursuivre la mission dont il les a chargés. Tout ceci est dit de manière très simple, Jésus voulant avant tout éviter les conséquences du choc que va provoquer chez eux sa mort sur la croix et leur tracer à grands traits la voie du futur.
A 2000 ans de distance, Jésus nous demande également de rester fidèles à sa parole. Mais, en bref, quel est cet enseignement ? Si l’on demandait à chacun de le résumer en un mot, quel serait-il ? Hum ! Je vois déjà les théologiens et autres coupeurs de cheveux en quatre se dresser comme un seul homme en criant : « Impossible ! » Et bien Messieurs vous avez tort, car il y a bien un mot et un seul qui embrasse tout cet enseignement, et c’est le mot « Diaconie ». Ce qui conduit à la question de certains : Mais qu’est-ce que la diaconie et cela résume-t-il bien tout ce que le Christ nous a dit ?
La diaconie, c’est l’amour des uns pour les autres. C’est s’occuper des autres, des plus humbles, des méprisés, de ceux qui se sentent exclus, abandonnés ou qui sont dans la détresse physique ou morale. L’Église est diaconale ou n’est pas, comme cela ressort de l’Encyclique Deus Caritas Est*. Elle ne peut renoncer à servir la société au nom du Christ, pas plus qu’elle ne peut abandonner l’annonce la parole du Christ et sa célébration dans les sacrements. La diaconie concerne toute l’Eglise.
La diaconie ne désigne pas seulement les engagements caritatifs ou les gestes de solidarité, comme le pensent certains. En fait, c’est toute la dimension relationnelle de la vie de l’Eglise qui est en jeu. C’est cet exemple de charité mutuelle qu’ont donné les premiers chrétiens et qui a converti les païens et non pas tellement les nouveautés de la doctrine annoncée par les apôtres et leurs successeurs**.
Oui, c’est cet élément de charité mutuelle propre au christianisme qui a touché les cœurs et qui les a convertis. A l’époque, les subtilités de la doctrine passaient sans doute au-dessus des têtes, comme elles le font encore aujourd’hui. S’il n’y avait pas eu la diaconie, l’amour des uns pour les autres, le monde serait encore païen. Et le jour où il n’y aura plus cet acte d’amour, le monde redeviendra païen***.
Alors, que trouver de mieux pour résumer l’enseignement du Christ ? Soyons tous des diacres à notre façon, servons au lieu d’attendre d’être servis, faisons acte d’amour partagé et de charité mutuelle.
Bernard Vollerin
* Encyclique « Deus Caritas Est », Pape Benoit XVI, décembre 2005
** A lire : Etienne Grieu, «Un lien si fort : Quand l’amour de Dieu se fait diaconie », Ed. Novalis-Lumen Vitae
*** P. Fustigière, dans le livre «Vieillir avec la Bible, quarante cinq ans de vérification évangélique » de Michel Froidure, Ed. du Cerf
Évangile de Saint Jean 14, 23-29
À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples :
23 (Jésus lui répondit) « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.
24 Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.
25 Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ;
26 mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
27 C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés.
28 Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
29 Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.