15ème dimanche du Temps Ordinaire – Année C

Un jour l’égoïsme disparaîtra (Le bon Samaritain)

(15ème dimanche du Temps Ordinaire, année C, Luc 10, 25-37)

(Texte en polonais, traduction de Joanna S.: Pewnego dnia egoizm przepadnie)

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Les Samaritains venaient d’un coin abhorré des juifs et n’étaient pas aimés, car ils étaient considérés comme des impies. Si Jésus met en scène un tel personnage, c’est bien sûr pour montrer que même ceux de qui nous n’attendons à priori rien de bon peuvent nous surprendre agréablement par leur attitude de compassion et de générosité.

La parabole du bon Samaritain est dans toutes les mémoires, à tel point que certains l’utilisent même sur un mode ironique en disant de quelqu’un : « Tiens, regarde-le ! Il joue au bon Samaritain.» Mais cette parabole n’en reste pas moins très forte car elle nous questionne tous, encore plus de nos jours où la société vit comme un monde éclaté où règne l’égoïsme et le « chacun pour soi ». Qu’aurions-nous fait en voyant cet homme à moitié mort au bord de la route ? Aurions-nous comme le prêtre et le lévite fermé les yeux, trop occupés à nos petites affaires ou pour ne pas être mêlés à une histoire sordide ? Ou bien nous serions nous arrêtés pour lui prêter secours ?

Car la question est bien là : jusqu’où ira l’égoïsme des hommes, jusqu’où faudra-t-il aller pour que nous acceptions de lever une paupière et regarder bien en face la misère du monde ? A repasser à travers notre histoire, il nous faut bien admettre que le bilan n’est pas très positif ! Le « moi d’abord » a largement prévalu et continue d’en faire ainsi. Toute notre société est tendue vers un seul but : le succès personnel. Et puis « pourquoi m’attarderais-je à aider Pierre ou Paul alors que je paie des impôts pour financer les services sociaux ? » Tout cela n’est pas très encourageant…

Cet égoïsme que l’on croit à tort propre à notre temps est, en fait, dénoncé à différents endroits de la Bible, dans des passages tels que « Celui qui aime sa vie la perdra* » ou bien encore : « … Les faux chrétiens : ils s’empiffrent sans pudeur, ils ne se préoccupent que d’eux-mêmes : nuages sans eau emportés par le vent ; arbres de fin d’automne sans fruits, deux fois morts, déracinés ; flots sauvages de la mer, crachant l’écume de leur propre honte ; astres errants, pour lesquels est réservée à jamais l’obscurité des ténèbres**. » Balzac l’appelait aussi « le poison de l’amitié » et Bouddha disait «  Le bonheur est né de l’altruisme et le malheur de l’égoïsme. »

Un jour, pourtant, cet égoïsme disparaitra. Dans le monde du Père que le Christ a dessiné à grands traits pour nous, nous ne nous occuperons plus de nos intérêts personnels et c’est un esprit d’amour et de service qui nous habitera. Nous serons tous au service des autres et nous serons nous-mêmes servis.

Bernard Vollerin

*Jean, Chapitre 12, verset 25

**Jude, Chapitre 1, verset 12b, 13

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Luc 10, 25-37)

25 Pour mettre Jésus à l’épreuve, un docteur de la Loi lui posa cette question : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? »

26 Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ? »

27 L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. »

28 Jésus lui dit : « Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie. »

29 Mais lui, voulant montrer qu’il était un homme juste, dit à Jésus : « Et qui donc est mon prochain ? »

30 Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé, roué de coups, s’en allèrent en le laissant à moitié mort.

31 Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.

32 De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.

33 Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié.

34 Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.

35 Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’

36 Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ? »

37 Le docteur de la Loi répond : « Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi fais de même. »

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