Le Magnificat du Seigneur
(4ème dimanche de l’Avent, année B, Luc 1, 26-38)
Voila une scène d’un grand mystère, avec cette proximité, cette intimité même, entre Marie et l’ange Gabriel. Scène si souvent peinte tant elle est pure, simple et belle.
Marie est effrayée à plus d’un titre. Cette adolescente qui demeura douze ans au Temple, douze années de prière et de contemplation, se retrouve face à une situation totalement inconnue pour elle. En un éclair elle se demande secrètement : « Que va-t-il advenir de moi dans une société où l’on lapide les femmes adultères ? Que va-t-il se passer ? Comment expliquer cette grossesse ? Comment va réagir Joseph à qui je suis promise ? »
Ses craintes sont également liées à la personnalité de l’enfant à venir : Le Fils du Très-Haut ! Marie ne pose pas directement de question à l’envoyé de Dieu à ce sujet, mais se retrouver mère dans ces conditions, dans un premier temps la remplie d’angoisse.
Gabriel saura apaiser les craintes de Marie en lui expliquant les choses et, adroitement, en rapprochant sa situation de celle de sa cousine Elisabeth avec qui elle pourra partager sa joie. La « servante du Seigneur » prend la mesure de ce qui se passe. Elle voit dans cette annonce ce que l’on pourrait appeler le Magnificat du Seigneur.
Car Marie, enceinte et rendant visite à Elizabeth, répondra au Magnificat du Seigneur par son propre Magnificat tel que nous le rapporte si bien Luc (1, 46-55) et qui commence par : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. » Marie, bénie entre toutes les femmes, transcendée par l’Esprit Saint, répond ainsi à l’ange Gabriel. Celui qui deviendra le Christ peut maintenant venir. Marie est prête.
Bernard Vollerin
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 1, 26-38)
26i L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
27 à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
28 L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
29 A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
30 L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
31 Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.
32 Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
33 il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
34 Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
35 L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu.
36 Et voici qu’Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : ‘la femme stérile’.
37 Car rien n’est impossible à Dieu. »
38 Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.