« Le ciel et la terre passeront »
(33ème dimanche du Temps Ordinaire, année B, Marc 13, 24-32) —
Elle est bien d’actualité, cette déclaration de Jésus ! Les grands de ce monde n’arrêtent pas de se réunir pour trouver des solutions à toutes ces lèpres qui rongent notre planète : pollution de l’eau et de l’air, réchauffement climatique, raréfaction des sources d’eau potable, famine, virus et pandémies, etc. Sans parler d’autres lèpres qui rongent aussi l’homme, en lui-même : individualisme forcené, appât de l’argent pour l’argent, subordination des valeurs que sont, par exemple, l’amour et la charité au matérialisme et à la réussite sociale à tout prix. Et la liste est longue…
Certains diront : « Ne te casse pas la tête ! Ces choses ont toujours existé, et la terre tourne toujours. » C’est faire preuve d’une myopie affligeante que de s’en tenir là, car bien des choses ont changé et continuent de changer sur cette terre qui n’a que des ressources limitées à offrir. La population mondiale, par exemple, a plus que doublé en 50 ans, la production de gaz nocifs ou à effet de serre monte en flèche sans que nos dirigeants n’aient une réelle envie d’y mettre fin pour ne pas freiner la croissance, etc. C’est le chien qui court après sa queue !
Ce qui est nouveau, c’est que le monde est devenu un. Nous sommes et serons de plus en plus responsables non seulement de nos agissements sur nous-mêmes mais aussi sur les autres, même s’ils vivent à l’autre bout de la planète.
L’équation de l’équilibre planétaire n’a pas de solution… et tôt ou tard « le ciel et la terre passeront » comme le dit le Christ aujourd’hui. Par la faute des hommes ? Par le dessein de Dieu ? Ou bien par les deux ? Cette dernière hypothèse me semble la plus plausible, car l’ensemble du message que nous a laissé le Christ montre à quel point l’homme est faible et pécheur. Jean-Baptiste Massillon* était encore plus dur en disant que « L’homme n’est qu’un abîme de faiblesse. »
« Mes paroles ne passeront pas » dit Jésus. Ceci est bien vrai car ces paroles sont un message d’espoir. Tout au long de son ministère, Jésus nous a demandé d’éviter le péché et de ne pas entrer dans cette spirale du matérialisme forcené. Son regard prophétique sur le monde était juste. En observant tout ce qui se passe autour de nous, il est facile de constater que, au-delà du dessein de Dieu, c’est l’homme et son péché qui ont précipité les évènements et qui le conduiront à sa propre perte.
Bernard Vollerin
*Jean-Baptiste Massillon : évêque-prédicateur à la cour de Louis XIV, né en 1663, mort en 1742.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (13, 24-32)
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
24 « En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ;
25 les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.
26 Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire.
27 Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.
28 Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche.
29 De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
30 Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive.
31 Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
32 Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. »