Ressusciterons-nous d’entre les morts ?
(32ème dimanche du Temps Ordinaire, année C, Luc 20, 27-38)
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(Texte en polonais, traduction de Joanna Szubstarska)
Voilà la question embarrassante que les sadducéens posent à Jésus en utilisant un stratagème grossier. Il est basé sur une situation assez « cocasse » où des membres d’une même famille, ressuscités d’entre les morts, en viendraient à se demander « Qui est le mari de qui ?!!? ». Nous pourrions transposer cette situation au cas d’un homme veuf qui se remarie ici-bas : de qui serait-il le mari dans l’au-delà ?
Ce que les sadducéens, ou nos contemporains dans le cas du veuf remarié, ne comprennent pas, c’est que la vie de l’au-delà n’est pas une simple transposition ni une extension de la vie sur terre. Nous spéculons à tort sur la nature de la résurrection. Nous cherchons à forcer le secret d’une chose qui nous dépasse. Il faut « consentir au mystère et faire un saut dans la foi ».
Le philosophe Max Scheler* disait que « l’homme possède un dieu ou une idole ». Les idoles ont leurs limites. Dieu n’en a pas. Notre choix est clair et la relation d’alliance que nous avons avec Dieu, la foi en la Parole de Jésus nous permettent d’entrevoir les merveilles de l’au-delà. C’est un état de grâce, une béatitude continue qui dépassent les limites de nos sens actuels.
Ayez cette foi active en Jésus, détachez-vous des idoles de ce monde et vous serez avec Dieu qui « n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ».
Bernard Vollerin
*Max Scheler, philosophe et sociologue allemand, né à Munich le 22 août 1874 et décédé à Francfort-sur-le-Main le 19 mai 1928.
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Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 20, 27-38)
27 Des sadducéens – ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de résurrection – vinrent trouver Jésus,
28 et ils l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a donné cette loi : Si un homme a un frère marié mais qui meurt sans enfant, qu’il épouse la veuve pour donner une descendance à son frère.
29 Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ;
30 le deuxième,
31 puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants.
32 Finalement la femme mourut aussi.
33 Eh bien, à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour femme ? »
34 Jésus répond : « Les enfants de ce monde se marient.
35 Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne se marient pas,
36 car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection.
37 Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur : le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob.
38 Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. »