« Faites tout ce qu’il vous dira »
(2ème dimanche du Temps Ordinaire, année C, Jean 2, 1-11)
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La scène se passe lors d’un mariage, la célébration de l’alliance d’un homme et d’une femme. Les noces dans ce coin du Proche-Orient duraient, et durent encore, plusieurs jours. Donc rien d’étonnant à ce que l’on soit à court de vin dans une telle ambiance festive.
Une histoire d’enfant que l’on cite souvent illustre d’ailleurs bien la scène : de nos jours, un jeune garçon revient du catéchisme et se fait interpeler par son père : « Qu’as-tu étudié aujourd’hui ? ». Le garçon lui répond en disant : « Nous avons appris que Jésus était allé à un mariage et qu’il avait fait du vin à partir d’eau. » Ce à quoi le père répond : «Et… qu’en penses-tu ? » Après avoir réfléchi un long moment, le gamin s’exclame : « Et bien, si tu dois organiser un mariage, assure-toi que Jésus soit là !! »
Nous pourrions épiloguer à l’infini sur ce qu’a réalisé Jésus. En fait, il nous montre qu’il peut nous transformer, nous apporter une nouvelle vie, comme il passe de l’eau des ablutions au vin, célébrant ainsi le début de son temps messianique.
Mais ce n’est pas sur cette transformation miraculeuse que j’aimerais insister, mais sur la phrase, apparemment anodine, que prononce Marie : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Par cet appel, Marie nous demande à tous d’être attentif au message de son fils, ce message que le Christ nous transmettra durant les trois ans que durera son ministère. En agissant dans le sens de ce message, nous sommes progressivement transformés et notre vision des choses n’est plus la même. Le banal se change en surnaturel. L’eau de notre vie devient le vin de nos noces avec le Seigneur et nous fêtons alors notre nouvelle existence de missionnaires de Dieu, de porteurs d’espérance.
Bien entendu, les ricaneurs et les impies ne manqueront pas de douter du pouvoir de transcendance que l’on trouve dans la Parole du Christ. Et bien, qu’ils sachent simplement que Jésus a donné son sang pour nous tous (y compris eux-mêmes !) et que la foi en lui donne cette force extraordinaire qui souvent leur manque. Comme signe ultime de foi, qu’ils se souviennent également des quelques mots griffonnés à la hâte par une victime du régime nazi sur le mur bouclant le ghetto de Varsovie:
Je crois au soleil, même s’il ne brille pas
Je crois en l’amour, même si je ne le sens pas
Je crois en Dieu, même si je ne le vois pas.
Bernard Vollerin
Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (2, 1-11)
Il y avait un mariage à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là.
Jésus aussi avait été invité au repas de noces avec ses disciples.
Or, on manqua de vin ; la mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. »
Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. »
Sa mère dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira. »
Or, il y avait là six cuves de pierre pour les ablutions rituelles des Juifs ; chacune contenait environ cent litres.
Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d’eau les cuves. » Et ils les remplirent jusqu’au bord.
Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent.
Le maître du repas goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé l’eau.
Alors le maître du repas interpelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier, et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana en Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.