Ne pleure pas !
(10ème dimanche du Temps Ordinaire, année C, Luc 7, 11-17)
Le Seigneur dit à une femme en détresse : « Ne pleure pas.» Il pourrait très bien nous dire la même chose aujourd’hui, car dans un monde où tout se bouscule et s’entremêle, il se peut que tu perdes la boule ! Et il y a de quoi… Tout fiche le camp et tu te sens souvent rejeté, déconsidéré, un peu comme un mouchoir que l’on jette à l’égout. Tes repères disparaissent et tu vois l’amour s’effacer, les gens aboyer, les rancœurs éclater et tout le monde se quereller ou se battre pour moins que rien. Finalement, l’amour devient le grand absent de notre monde où règne l’indifférence et où les apparences prennent le pas sur tout.…
Mais pense au pendule, pense à ce petit instrument qui nous dit qu’après l’hiver revient le printemps… « Christ est vivant, Christ reviendra, Christ est là » chantons nous très souvent au cours des célébrations lors de l’anamnèse. Et c’est bien vrai : il nous a appris, auprès de lui, ce que veut dire Aimer. Il nous a appris l’amour des humbles, des sans-grades écartés par la rutilance des puissants, l’amour des gens simples, sans histoire, et qui se comprennent.
Comme Jésus nous le demande, fais acte d’amour comme lui, un amour sacrificiel, celui qui ouvre un espace dans nos vies, celui qui fait de la place pour Jésus qui vient à nous et qui nous donne sa grâce et nous transcende. Comme le Seigneur sur la montagne ou au désert, fais aussi silence en toi-même, prends le temps d’écouter la Parole de Dieu sans te laisser assommer par tout ce bruit qui t’entoure.
Non, ne pleure pas ! Car viendra le moment où ceux qui t’ont écarté iront ramasser la pierre qu’ils t’avaient jetée. Ils t’ouvriront les bras, et ensemble vous vous lèverez comme le demande Jésus, pour le suivre et marcher dans ses pas. Et garde à l’esprit que Jésus est le seul qui puisse t’apporter le réconfort qui te manque.
Non, ne pleure pas ! Que ce soit face à l’inéluctable ou lorsque la peur te prend aux tripes ou encore face à ce monde dans lequel nous vivons et qui est incapable de nous aider à comprendre notre destin et le pourquoi de notre présence ici-bas. Et souviens-toi que seuls les mots de Jésus apportent une réponse à tout ça. C’est pourquoi je te le redis encore : ne pleure pas.
BV
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 7, 11-17)
11 Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule.
12 Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme.
13 En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas. »
14 Il s’avança et toucha la civière ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »
15 Alors le mort se redressa, s’assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.
16 La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »
17 Et cette parole se répandit dans toute la Judée et dans les pays voisins.